La galerie Boquet est heureuse de présenter sa nouvelle exposition de groupe LOOK INTO THE BOX. Cette exposition réunit un ensemble d’œuvres rares autour d’un motif aussi fascinant que versatile : la boîte.

L’exposition présente les interprétations d’une vingtaine d’artistes, emblématiques des ruptures successives dans les pratiques artistiques au siècle dernier.

Objet banal du quotidien par excellence, la boîte fait partie de nos vies et de nos modes de consommation modernes, par l’évidence de son utilisation. Pourtant, la boîte peut être magique, agir comme écrin ou cachette, frontière entre un monde intérieur et l’extérieur, un cabinet de curiosités, un secret, un jeu. La boîte évoque aussi le mythe de Pandore, symbolisant une curiosité à la fois irrésistible et périlleuse pour celui qui ose l’ouvrir.

Puissante et polyvalente, la boîte a ainsi intéressé des générations d’artistes, à commencer par les artistes dada et surréalistes, maîtres de l’assemblage.

L’exposition présente ainsi un rare ensemble de boîtes de Man Ray. Dans la tradition dada, ces boîtes sont des détournements d’objets du quotidien, devenant des objets poétiques qui agissent comme des jeux entre le spectateur et l’œuvre.

Pour les artistes surréalistes Yves Tanguy, Marcel Jean et Georges Hugnet, la boîte a surtout la fonction de séparation entre le rêve, ce monde intérieur et poétique, fait de juxtapositions et assemblages étranges, et la réalité, où se trouve le spectateur.

La révolutionnaire Boîte-en-Valise de Marcel Duchamp, dont nous présentons une version dans l’exposition, est, elle, un musée portatif dans lequel l’artiste présente une version miniaturisée de ses œuvres, une collection impossible de tout son travail.

Dans les années 1960, les changements socio-économiques conduisent à une prolifération des boîtes, les artistes s’intéressant donc à la récupération d’objets et à leur emboîtage. Ces changements donnent lieu à diverses stratégies. Arman joue sur le principe d’accumulation de biens manufacturés pour dénoncer la société de consommation, Jean Tinguely récupère cartons, métaux et rebus industriels pour donner vie à de nouvelles créatures. Ben crée lui des Boîtes-Mystères, à ne surtout pas ouvrir, titillant la curiosité du spectateur.

Les artistes de la galerie Daniel Cordier, proches de l’art informel, choisissent eux une voie différente.

Yolande Fièvre crée des boîtes-assemblages accumulant des objets naturels (bois flottés, pierres) trouvés sur les plages vendéennes, qui leurs confèrent un aspect mystique et spirituel. Nous en présentons un exemple de 1961, parmi ses plus grands formats jamais réalisés.

De même, Dado utilise la boîte comme un reliquaire, dans lequel il mélange restes d’animaux ou d’insectes, déchets et fragments de ses propres œuvres. La boîte devient un réceptacle de ses mémoires, peurs et angoisses qu’il laisse à voir au spectateur.

LOOK INTO THE BOX invite donc le spectateur à pénétrer dans chacune de ces boîtes, qui sont autant d’approches différentes de ce motif emblématique.

C’est évidemment la suprême ironie de cette exposition que de présenter toutes ces boîtes dans des vitrines (qui agissent comme de nouvelles boîtes) et au sein d’une plus grande boîte encore : le white cube de la galerie.

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